Prenant en compte la singularité de l’édifice et sa situation dans la ville, le projet se doit de proposer une mutation maîtrisée et une organisation du site cohérente et sensible.
L’idée d’ouvrir les Franciscaines sur l’avenue de la République permet d’équilibrer le rapport entre l’indispensable préservation de la mémoire du lieu et les besoins liés au fonctionnement d’un espace culturel pluriel. La création d’un généreux parvis en connexion naturelle sur l’avenue donne à l’équipement une véritable ouverture sur la ville et une perception depuis l’espace public jusqu’au coeur du site : le visiteur est alors invité à prendre place au centre du concept imaginé pour ce lieu de mémoire rendu propice aux échanges et aux rencontres.
Plusieurs détails évoquent la ville normande : la ligne de graminées venant souligner la galerie de l’aile Est, qui rappellent les oyas présents sur le littoral ; le « parquet minéral », en écho aux illustres Planches, qui conduit les visiteurs sur l’espace terrasse ; ou encore les deux claustras métalliques en aluminium réfléchissant, inspirés des motifs des colombages, qui viennent habiller les traces de l’ancien bâtiment dans un rythme de perforations.
La pénétration du parvis à l’intérieur du site confère au lieu une grande souplesse d’usages pour lui permettre de faire écho aux évènements majeurs de la Ville, mais aussi une grande clarté dans la composition des espaces par la centralité ainsi obtenue du hall d’accueil. Les Franciscaines affichent alors la pluralité des lieux, autorisant le croisement voulu de différentes typologies d’offres. Chaque élément du projet scénographique invite le visiteur à s’approcher à tous moments, à participer, à s’impliquer vis-à-vis des dispositifs de médiation. Le parcours muséographique s’appuie par ailleurs sur l’espace du cloître et préserve l’esprit de déambulation-promenade au sein d’un espace ouvert, lumineux et accueillant.
Nouveau lieu de croisement des pratiques et d’explorations, le site des Franciscaines est donc revisité en une écriture à la fois contemporaine et respectueuse de la mémoire du site pour concevoir un équipement en perpétuel mouvement, en « communication avec la ville et le monde ».