Le projet de réhabilitation et extension du musée vise principalement à redistribuer les flux afin de simplifier le parcours des visiteurs mais également à créer des espaces fonctionnels tout en révélant les potentialités du patrimoine bâti existant. Par une approche globale et sensible, les propositions architecturales, paysagères et scénographiques ont souhaité répondre à l’ambition « de révéler et faire rayonner le site du musée Dobrée dans toute son originalité ». Parc muséal et urbain requalifié, le futur domaine sera une nouvelle composante forte de l’identité de la Ville et un des nouveaux leviers de son attractivité.
Initiée par une pente douce qui se glisse entre le manoir de la Touche et le bâtiment Voltaire, une promenade libre d’accès met en scène les édifices et relie les différents espaces extérieurs du site. Le projet paysager participe pleinement au fonctionnement de l’établissement en affirmant ses accès, en reliant les différents bâtiments du domaine pour les inscrire dans un ensemble cohérent et convivial sans conflit de gestion ni d’usages. Souhaitant susciter à la fois curiosité et étonnement, le projet architectural propose des ponctuations qui animent les parcours et rendent lisibles les composantes du site. Une écriture identitaire et contemporaine a été conçue pour permettre à la fois de signaler une nouvelle urbanité, de prolonger par son originalité l’énigme de l’œuvre singulière de Thomas Dobrée mais aussi de résoudre délicatement la question de l’unité du lieu.
Agissant comme un fil conducteur, un matériau unique est utilisé pour signifier les interventions nouvelles : le glacis de la rampe qui accompagne dès l’entrée le visiteur, l’auvent qui identifie les espaces d’accueil, le volume ajouré du noyau vertical du manoir de la Touche et l’incision pratiquée dans le jardin central. Le choix s’est porté sur des parements ou profils métalliques dont la texture et les oxydations vont jouer par mimétisme avec la richesse des couleurs des moellons granitiques du manoir de la Touche, des schistes et pierres de Chauvigny du palais Dobrée et des bétons architectoniques du bâtiment Voltaire. La cohérence de cette intervention va agir, sans ambiguïté, comme un trait d’union pour requalifier le site.