Janvier 2025
Quadrilatère des Archives – Opération Camus

L’opération Camus se déploie dans un contexte sensible : dans l’hyper-centre de Paris, à l’intérieur de l’enceinte des Archives Nationales, ouverte au public. Protégé dans sa globalité par une démarche Monument Historique, ce site emblématique pour le Ministère de la Culture se situe également dans le périmètre du plan de Sauvegarde et de mise en valeur du Marais.
Sur près de 10 000 m², le programme inclut plusieurs bâtiments – dont de magnifiques hôtels particuliers, issus de différentes époques de construction – et prévoit l’installation de plusieurs entités du ministère, dont la DGP et la DGCA. Cette opération renvoie ainsi autant à l’institutionnel, à l’Histoire, au patrimonial, qu’à la création artistique, la contemporanéité, l’innovation.

Sans dichotomie, l’intervention architecturale fait écho à cette dualité.
De manière générale, les accidents, imperfections ou traces de l’ancien sont considérés comme autant de cas particuliers à éventuellement conserver ou souligner par des traitements appropriés, sans systématiquement chercher à les « maquiller ». Cependant, des stratégies d’approches sont aussi envisagées en fonction de la nature des espaces offerts par les différents bâtiments. Il ne s’agit pas de choisir un parti pris unique et commun à l’ensemble du projet mais plutôt d’user de postures différentes en fonction des éléments plus ou moins remarquables qui interféreraient avec lui.
La première posture consiste à se fondre avec l’existant, imaginer une intervention discrète qui s’efface et disparaît quasiment, pour révéler et mettre en valeur des éléments remarquables existants : une intervention au service du contexte, un projet ‘caméléon’ ou un ‘cadre’ soulignant les qualités du site. Elle est davantage choisie pour traiter le cloisonnement créé dans son rapport à l’existant, sa capacité à s’adapter, à l’épouser, à le refléter.
La seconde est une intervention en contraste, une prise de possession affirmée des lieux, osant afficher son identité, non pas au détriment du bâti mais dans un dialogue entre deux entités. Les espaces communs et partagés sont des espaces plus marqués dans ce sens ; de même que les agencements et le choix des mobiliers participent à établir ce dialogue.

Accueil : « Arnaud Lapierre, Rondin, prototypé par l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national »
Espaces remarquables : « Aménagement réalisé en partenariat avec le Mobilier national et la villa Noailles »

Décembre 2024
Gares aériennes de la ligne 18

Gare Marguerite Perey – Palaiseau
La séquence d’arrivée de la gare de Palaiseau, marquée par la présence d’universités prestigieuses et leur mise en synergie, doit jouer à la fois avec la haute canopée des arbres s’infiltrant depuis le bois, et la continuité du sol. Le traitement minéral est simple. Dans la continuité de la palette définie par Michel Desvigne, des arbres de grand développement permettront de faire une transition avec le boisement au nord de la ZAC. La forêt suit le viaduc proposant une ambiance spécifique et conviviale dans l’espace intermédiaire des bâtiments connexes. Volume autonome, la gare va constituer un repère visuel au niveau urbain et à taille humaine, thème récurrent pour les trois gares.

Gare Moulon Campus – Orsay & Gif-sur-Yvette
Le nouveau quartier du Moulon insuffle une nouvelle dynamique, en termes d’habitat, mais aussi de mobilités. La gare doit s’insérer dans ce projet, mais aussi s’en détacher et établir un vocabulaire propre. Sa façade Sud, alignée sur la voirie, lui offre une grande visibilité et une proximité avec le futur TCSP. Prolongeant l’idée du Deck imaginé par l’Agence Saison-Menu, le sol du parvis, tout en s’inscrivant dans une logique de continuité, trouve son autonomie dans son traitement avec une matérialité propre (un calepinage, une couleur, une orientation). Le volume vitré de la gare laisse dévoiler la linéarité ininterrompue du viaduc.

Gare Christ de Saclay – Saclay & Saint-Aubin
La séquence de cette gare est complexe, de par la multiplicité des infrastructures, la proximité d’un site du CEA, et la diversité des paysages en présence, avec une attention particulière portée sur le voisinage avec la zone agricole protégée par la ZPNAF. Ainsi, une lisière boisée doit permettre d’opérer des transitions douces avec ce contexte. Le traitement du parvis est imaginé dans un esprit plus naturel qu’urbain, et met en oeuvre un vocabulaire de cheminements, d’ombre, de bois. Les développements à terme autour du Christ de Saclay, nécessiteront, c’est évident, l’aménagement d’un espace public conséquent pour que la gare devienne le cœur d’un aménagement porteur de sens.

Octobre 2024
Conservatoire de musique et de danse de la Ville de Rungis

La morphologie particulière du site, du fait de la disposition et l’imbrication des bâtiments présents sur la parcelle, conduit à privilégier une implantation qui permette de mettre en scène le futur équipement avec évidence et sérénité. Cette recherche d’harmonie et d’équilibre est élaborée dans une interactivité permanente entre les bâtiments conservés, les matérialités déjà présentes sur le site et la mise en place des fonctionnalités souhaitées.
Cette nécessaire fragmentation se révèle être un atout à consolider, ce qui se traduit par la volonté de ne pas marquer de hiérarchie dans le traitement des façades, mais plutôt d’établir des relations variées en fonction des existants et des séquences d’arrivées. Un dialogue entre les vides et les pleins vient ainsi requalifier les espaces et contribuer à la revalorisation du site.
Le hall et les espaces d’accueil prennent naturellement position au centre de la composition dans un volume prolongeant la grange qui offre une double façade vitrée perpendiculairement à l’axe de pénétration dans le site.
Cet espace fédérateur est l’articulation entre les différentes entités du programme ; il devient un lieu de passage et d’échanges entre les usagers des différentes disciplines et les publics.
Suivant un axe nord-sud, le module de musique, qui prend appui sur les corps des bâtiments de la rue Notre-Dame, se développe au nord de la grange. Le module de danse et l’administration au Sud prennent place à l’arrière et à l’intérieur des bâtiments de l’ancienne mairie.
L’aménagement des espaces extérieurs en jardin au nord, et en parvis protégé au sud, prolonge la composition générale et propose de nouvelles séquences, lieux de vie et d’animation. Il sera ainsi possible d’organiser des concerts dans le théâtre de verdure et de prolonger l’espace de la cafétéria en extérieur sur le parvis.
S’inscrivant dans le contexte du centre ancien, les extensions envisagées empruntent les gabarits existants des bâtiments voisins. Dans un souci de continuité du bâti et d’insertion dans le tissu urbain, les jeux de volumes et de toitures viennent dialoguer avec l’existant. Ainsi, les toitures créées s’inclinent et se plient pour venir se raccorder à celles de la grange et redonner une unité à l’ensemble.

Septembre 2024
Quartier du Palais

Situé à l’épicentre de Poitiers, ce projet d’envergure déploie deux volets développés en parallèle : d’une part la rénovation du Palais des ducs d’Aquitaine et des espaces publics adjacents, et d’autre part l’élaboration du schéma directeur liant le Quartier du Palais au futur « Pôle Cathédrale ». C’est donc un projet global, à la fois architectural, paysager et urbain, qui s’attache ici à valoriser le centre-ville et à redonner au Palais sa place symbolique, au cœur de la cité.
Le Palais est en effet un marqueur urbain qui participe à l’identité de la ville et de ses habitants, un signal architectural fort, un espace public prestigieux et inclusif. Pour la création d’un équipement culturel composite, notre proposition consiste alors à replacer le Palais à la croisée des axes principaux de Poitiers, afin d’investir ce lieu historique comme une nouvelle « place publique ».
Confronté à un tissu dense et hétérogène, la restructuration du cœur d’îlot permet de créer de nouvelles continuités urbaines, de favoriser des îlots de fraicheur, de révéler et mettre en valeur le patrimoine bâti.
Le projet architectural met ainsi en lumière la majestuosité de l’Aula, grande salle médiévale d’apparat, et son rôle central dans la distribution des lieux. L’ambition est de faire entrer de l’urbanité, de créer une porosité entre intérieur et extérieur, de travailler la plasticité des existants afin de favoriser leur appropriation par le public, et d’offrir un nouveau lieu générateur de lien social.
Afin d’ouvrir le Palais sur son quartier, un travail fin de couture est mené qui articule les espaces du Palais selon des accès et des dessertes pensés en adéquation avec les espaces adjacents. Véritable boîte à outils, le projet mise sur l’adaptabilité des espaces, sur leur modularité et leur lisibilité, permettant une bonne gestion de ce lieu pluridisciplinaire en accord avec le patrimoine en présence. Les interventions contemporaines s’inscrivent finement dans l’histoire du site et ouvrent le Quartier du Palais sur l’avenir.

Le volet urbain du projet a par ailleurs pour vocation d’identifier et de révéler des parcours urbains aujourd’hui fragmentés pour permettre une meilleure appréhension du centre-ville de Poitiers.
Le projet suggère de construire et rétablir des itinéraires piétons de grande échelle. Notre équipe s’attachera à mettre en lumière les déficits de continuité et de porosité entre la gare et les équipements, entre les places majeures, entre le palais et la ville, tout en ré affirmant deux liens entre le centre-ville et la Vallée du Clain : La Grande rue et la Rue de la Cathédrale, transformée en rue jardin.
L’introduction d’une fluidité lente et l’apaisement de ces espaces publics vont permettre d’agir alors sur une meilleure insertion du Palais et sur le rayonnement de sa programmation à l’échelle de la ville, jusqu’au futur Pôle Cathédrale envisagé comme une « halte végétale » entre le Palais et la vallée du Clain.

Juillet 2024
Hub&Go – Technopôle Sud-Bourgogne

Prenant en compte la singularité et la complexité du site, le projet se devait de générer une architecture maîtrisée et de contribuer à réorganiser le quartier de centre-ville dans lequel il s’inscrit avec cohérence et sensibilité.

Le statut de l’équipement, dédié à l’accompagnement de projets innovants, doit ainsi être clairement exprimé et signifié à travers une image contemporaine et dynamique, tout en s’insérant harmonieusement dans son contexte. L’inscription de l’extension et son interrelation avec l’ancien lycée constituent en effet des enjeux identifiés du programme, pour la conception d’une « vitrine de l’innovation » de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau.

Au sein de ce quartier, le site technopolitain est voué à constituer un repère, un équipement majeur et accueillant. Il jouit d’une position privilégiée et d’un accès central permettant le développement d’écosystèmes d’innovation.

Le projet s’appuie sur les éléments remarquables du site dont l’ancien lycée de 1911 et le grand paysage. Il développe un grand parvis au Sud tourné vers la ville, que souligne l’apparence monumentale du bâtiment existant, tandis que le volume de l’extension s’ouvre largement au Nord vers le paysage de Vallon. Dans l’entre-deux ainsi créé, le projet développe un grand espace central mutualisé innervant l’ensemble des locaux, devenant ainsi un point de passage obligé. En légère déclivité, l’espace laissé libre au Nord permet d’y inscrire discrètement un parking paysager dans un pli du terrain, et de dégager une ample terrasse.

Juin 2024
Espace culturel Malesherbes

A la croisée des deux principales artères de la ville, la Salle Malesherbes est une salle de spectacles située dans le Parc de Maisons-Laffitte, à 200 mètres du Château, dans un contexte pavillonnaire et résidentiel de faible densité.
La réalisation du nouveau conservatoire s’inscrit dans la perspective de réunification et de modernisation de l’équipement existant. Le nouveau programme offre un lieu d’accueil et de diffusion plus large pour la musique, ainsi que des conditions de synergie optimisées entre les différents usagers (artistes, élèves, professeurs, personnels).
Prenant en compte la singularité et la complexité du site, le projet se doit de générer une architecture maîtrisée qui s’inscrive de manière sensible et cohérente dans son environnement, tout en exprimant clairement le statut de l’équipement par une image contemporaine et dynamique.
Le positionnement du conservatoire devant le volume existant permet de créer une nouvelle façade unie et harmonieuse. Elle laisse à voir le grand hall, ainsi que les salles de formations, et s’ouvre généreusement sur le parc. Dans l’axe de l’entrée du site, cet espace d’accueil constitue la première image du bâtiment, qui signifie le nouvel équipement culturel.
En faisant écho au patrimoine mansonnien et à ses édifices remarquables, la trame régulière de façade constituée de stèles en pierre et de grandes baies vitrées sur un rythme vertical – telle une partition de musique – propose une image sobre et élégante.
La logique d’implantation se retrouve également dans la répartition des éléments du programme à l’intérieur du bâtiment. L’organisation intérieure permet l’identification simple des entités programmatiques et de leurs accès.

Mai 2024
Gare Mairie d’Aubervilliers

La gare Mairie d’Aubervilliers est située face à l’hôtel de ville, à la croisée d’axes majeurs. Le site s’étend entre l’avenue Victor Hugo à l’ouest, la rue Ferragus et le square Pesqué au nord, et la rue de la Commune de Paris à l’est.
L’architecture de la gare présente une forte homogénéité avec le site dans lequel elle s’inscrit à travers l’implantation d’une émergence repérable depuis le parvis, conçue en cohésion avec le projet immobilier qui la surplombe, et en continuité du projet de revalorisation urbaine de l’îlot Ferragus.
Trois principes fondamentaux ont orienté le parti architectural dans un souci de sobriété, d’optimisation et d’efficacité : apporter une porosité urbaine sur le site à travers la création de deux accès dans le volume de l’émergence et le ménagement de transparences entre le hall de la gare et l’espace urbain ; affirmer le signe vertical de l’émergence et de son accès principal en lien architectural avec le projet immobilier ; révéler le volume de la gare à travers la mise en scène structurelle de ses niveaux inférieurs.
Une attention particulière est portée à la relation de l’équipement avec son environnement et à l’intermodalité – la gare est notamment en connexion avec la ligne 12. L’édifice gare affirme ainsi une position urbaine singulière comme l’une des portes d’entrée au Pôle transport.

Avril 2024
Musée Dobrée

Le projet de réhabilitation et extension du musée vise principalement à redistribuer les flux afin de simplifier le parcours des visiteurs mais également à créer des espaces fonctionnels tout en révélant les potentialités du patrimoine bâti existant. Par une approche globale et sensible, les propositions architecturales, paysagères et scénographiques ont souhaité répondre à l’ambition « de révéler et faire rayonner le site du musée Dobrée dans toute son originalité ». Parc muséal et urbain requalifié, le futur domaine sera une nouvelle composante forte de l’identité de la Ville et un des nouveaux leviers de son attractivité.

Initiée par une pente douce qui se glisse entre le manoir de la Touche et le bâtiment Voltaire, une promenade libre d’accès met en scène les édifices et relie les différents espaces extérieurs du site. Le projet paysager participe pleinement au fonctionnement de l’établissement en affirmant ses accès, en reliant les différents bâtiments du domaine pour les inscrire dans un ensemble cohérent et convivial sans conflit de gestion ni d’usages. Souhaitant susciter à la fois curiosité et étonnement, le projet architectu­ral propose des ponctuations qui animent les parcours et rendent lisibles les composantes du site. Une écriture identitaire et contemporaine a été conçue pour permettre à la fois de signaler une nouvelle urbanité, de prolon­ger par son originalité l’énigme de l’œuvre singulière de Thomas Dobrée mais aussi de résoudre délicatement la question de l’unité du lieu.

Agissant comme un fil conducteur, un matériau unique est utilisé pour signifier les interventions nouvelles : le glacis de la rampe qui accompagne dès l’entrée le visiteur, l’auvent qui identifie les espaces d’accueil, le volume ajouré du noyau vertical du manoir de la Touche et l’incision pratiquée dans le jardin central. Le choix s’est porté sur des parements ou profils métalliques dont la texture et les oxydations vont jouer par mimétisme avec la richesse des couleurs des moellons granitiques du manoir de la Touche, des schistes et pierres de Chauvigny du palais Dobrée et des bétons architectoniques du bâtiment Voltaire. La cohérence de cette intervention va agir, sans ambiguïté, comme un trait d’union pour requalifier le site.

Avril 2024
Bibliothèque-musée Inguimbertine

Prenant place dans l’ancien Hôtel-Dieu (bâtiment du XVIIIe siècle classé Monument Historique), le projet consiste à créer une bibliothèque-musée, concept initié par Mgr d’Inguimbert, évêque de Carpentras, mêlant dans un établissement unique les ressources patrimoniales, livresques, et artistiques de la Ville.

Ne voulant remettre en cause la morphologie de l’édifice, qui en fait sa force, quelques aménagements ponctuels et choisis offrent de nouvelles ouvertures à cet équipement pour lui donner l’attractivité souhaitée à un large public. Des cheminements, prenant appui sur la composition de l’Hôtel Dieu et sur la présence des cours, créent la perméabilité souhaitée.

Occupant les « interstices » de la construction d’origine, un Hall, fait de métal et de verre, propose une nouvelle ouverture sur le jardin, puis, au-delà sur le paysage du Mont Ventoux.
La contemporanéité de son écriture, en dialogue avec l’architecture préexistante, signifie la nouvelle vocation de l’Hôtel-Dieu.

Le Musée et la Bibliothèque s’organisent alors de part et d’autre de cette belle centralité qui amplifie la symétrie originelle de l’édifice. Prolongeant le concept de l’Inguimbertine, la mixité des parcours (touristes, lecteurs, chercheurs…) sera propice aux échanges et rencontres.

Avril 2024
Gare Le Bourget Aéroport

La gare se situe à l’articulation entre le pôle aéronautique du Bourget, le parc des Expositions et la ville du Blanc-Mesnil, dans un contexte de projet en gestation. Ce site, stratégique pour le rayonnement et l’attractivité du Grand Paris, est actuellement délaissé par les transports ferroviaires. Les accès sont possibles par l’ex-RN 2, via l’autoroute A1. L’ambition territoriale de cette zone d’activités est de constituer, par la création de la Gare GPE, un pôle métropolitain, véritable « cluster » aéronautique-aéroportuaire.
Le parti pris architectural ancre sa genèse dans l’histoire aéronautique emblématique du site. La gare bénéficie en effet de l’opportunité d’accompagner un équipement majeur, le Musée de l’Air et de l’Espace. L’émergence n’est pas à considérer uniquement comme une entrée de gare mais bien comme un nouvel accès au site, un « levier » d’un territoire en mutation.
Ainsi, depuis le parvis et le contexte environnant, l’émergence est le signal d’un renouveau. Elle permet de porter un nouveau regard sur le territoire en mutation, et cela grâce à son volume, sa perméabilité et sa matérialité. Depuis le parvis, elle est mise en valeur par la transparence des façades et symbolise cette nouvelle trajectoire ascendante dans un paysage étendu. Le bâtiment d’accès au site devient alors un repère paysager, un nouveau symbole fort.

Avril 2024
Lycée professionnel Adolphe Chérioux

Datant des années 1930, l’architecture et la qualité esthétique de cet ancien orphelinat témoignent de la générosité de l’époque. Le projet de restructuration – extension du Lycée Adolphe Chérioux devait alors proposer une mutation maîtrisée et contribuer à faire perdurer le caractère du site avec cohérence et sensibilité. Pour générer de nouveaux liens entre élèves, professeurs et agents du futur lycée, l’organisation et l’implantation de l’établissement sont repensées en lisibilité, fluidité et transparence. L’axe de médiation, distribution principale, est positionné dans l’axe de symétrie des bâtiments historiques et se prolonge à l’extérieur, jusqu’à la rue Julien Grimau. L’ensemble des activités de la vie scolaire converge vers cette traversée centrale, amplifiée et valorisée par les séquences des volumes existants. Perpendiculairement à cet axe, l’implantation des bâtiments s’organise pour constituer un anneau de distribution, l’Axe d’enseignement, qui répond aux exigences de fonctionnalités. Déterminante dès les premières approches de conception, la recherche de compacité maximale entraîne la création de nouvelles proximités qui facilitent les allées et venues des élèves, la dynamique des échanges et la valorisation des enseignements. Ce parti-pris se retrouve dans le traitement des espaces extérieurs, notamment horticoles, qui proposent une claire et franche partition entre les volumes construits et les jardins. Le projet se développe ainsi en privilégiant deux approches concomitantes : préserver la mémoire du site et proposer des constructions nouvelles, les ateliers, qui dialoguent avec les ouvrages existants dans une continuité spatiale et temporelle. Afin de préserver les bâtiments côté parc, cette extension est ainsi privilégiée côté rue, en respectant la symétrie originelle et en constituant une frontalité nouvelle.

Janvier 2024
Théâtre Scène nationale

Par la création d’un nouveau théâtre à Malakoff – en lieu et place de l’actuel Théâtre 71 – le Territoire de Vallée Sud Grand Paris souhaite disposer d’un équipement en phase avec la programmation artistique d’une Scène Nationale. Il s’agit de créer, en matière de fonctionnement et d’accueil, les meilleures conditions de rencontre entre l’œuvre, les artistes et les publics.
La difficulté consiste à implanter deux salles de spectacles ainsi que les locaux associés sur l’étroite parcelle de l’actuel théâtre, et dans le respect du gabarit imposé par le PLU. L’emprise au sol disponible oblige à libérer de la surface au niveau de l’entrée pour les fonctions d’accueil. A partir de ce constat, le parti de surélever la salle devient alors évident.
En libérant ainsi un grand volume de plain-pied avec la place du 11 Novembre, une porosité est rendue possible entre le théâtre et l’espace public, permettant d’imaginer un vrai dispositif scénographique pour ces espaces du rez-de-chaussée. Largement visible depuis la place à travers les baies vitrées de la façade, la vie intérieure est théâtralisée ; le public devient acteur et participe à l’élaboration de la représentation théâtrale.
Le niveau supérieur du bâtiment, traité en attique, laisse place à une grande terrasse profitant au pôle administratif. Cette disposition a pour effet de diminuer la perception en hauteur du bâtiment et de couronner élégamment la façade principale. Marquant l’angle, la façade devient opaque côté rue Fassin et se retourne sur celle-ci.
Le traitement des espaces d’accueil est ici essentiel dans la mesure où ils constituent le lien entre les différents usagers. Le hall, la boutique et le café établissent des connexions à la fois perméables et fluides, dont les limites mouvantes et les transparences favorisent la rencontre de la Ville et du théâtre, l’une se nourrissant de la magie et de l’énergie du spectacle, l’autre étant irriguée par le cosmopolitisme et la vitalité urbaine.
Ce bâtiment emblématique de diffusion de l’art et de la culture doit porter l’ambition de l’agglomération en matière d’empreinte écologique et d’environnement. Le choix des matériaux de construction est à cet égard primordial : outre la mise en œuvre de matériaux biosourcés et géo-sourcés, le bois est ici ostensiblement employé et décliné dans diverses composantes structurelles et ornementales (structure apparente et porteuse de la grande salle, locaux de services liés au restaurant, escaliers et sols des circulations en étage, éléments de façade et de protection solaire). L’approche environnementale transversale est poursuivie par des dispositifs passifs (orientation, volumétrie et enveloppe optimisées, lumière et ventilation naturelles, prise en compte du confort d’été via des systèmes de protections solaires, d’inertie, de rafraichissement passif…).

Janvier 2024
Le Panoptique d’Autun – musée Rolin

Le musée Rolin est ancré dans l’histoire même de la ville d’Autun. L’opportunité de disposer des locaux de l’ancien Palais de Justice et de la tour panoptique de l’ancienne prison permet à la Ville d’envisager une nouvelle étape pour le Musée, avec l’ambition d’en faire un phare culturel pour son territoire et un « campus muséal » ouvert à tous les publics.
Le parti architectural et urbain s’est cristallisé autour de l’idée qu’il fallait qualifier le vide entre les bâtiments présents sur le site pour en révéler la nature, en comprendre le sens, et ne surtout pas essayer d’en combler l’espace, de manière à ne pas ajouter de la confusion à l’ensemble.
Ainsi notre projet architectural repose sur une scénographie des vides entre les différentes entités existantes. Cette recomposition s’exprime à travers l’aménagement d’une promenade autour de la prison, qui permet à la fois de créer une continuité avec l’espace urbain et d’offrir de nouvelles perspectives sur le patrimoine et le paysage environnants.
Le fait de singulariser les bâtiments existants redéfinit subtilement le site et lui confère cette nouvelle identité attendue de « campus muséal ». Tel un ensemble de pavillons, les différentes entités sont alors fédérées par la création d’un socle unificateur en sous œuvre qui profite de la déclivité du terrain. Cette extension à rez-de-jardin permet le développement d’espaces d’expositions permanentes et l’aménagement des liaisons nécessaires au fonctionnement du musée. Cette composition est épanouie par la fluidité des parcours muséographiques, dont la nouvelle distribution permet le redéploiement des collections en tenant compte de leur nature et de leur condition de conservation.
Très respectueuse de la mémoire du site, cette intervention invite dès lors à la création d’un signal architectural par la surélévation de la prison, belvédère de la ville d’Autun. Le projet tente ainsi de répondre à l’ambition de faire de ce nouvel ensemble muséal le cœur battant de la ville : un musée ouvert, qui prolonge l’espace public et rayonne sur la cité.

Août 2023
Institut Henri Poincaré

Situé au sein du campus Curie, l’Institut Henri Poincaré est l’une des plus anciennes et des plus dynamiques structures internationales dédiées aux mathématiques et à la physique théorique.
Pour agrandir ses locaux et accroître encore le rayonnement de l’institution, une extension fonctionnelle est envisagée dans le bâtiment Jean Perrin, qui fait face à l’établissement actuel, dédié à l’accueil des chercheurs et à la diffusion des savoirs.
Le parti architectural de réhabilitation de cette Maison des mathématiques s’attache à ne pas perturber l’identité du bâtiment, en le confortant plutôt dans son intégrité. L’intervention sensible sur l’existant consiste alors en une greffe vitrée qui prend naissance au niveau du sol et se déploie ensuite dans les niveaux supérieurs, pour accompagner l’intériorité du jardin. Sans geste ostentatoire, cette intervention confère une grande lisibilité au bâtiment, et révèle, telle une vitrine, ses activités internes.
L’organisation des espaces intérieurs du bâtiment Perrin traduit aussi l’ouverture et la convivialité souhaitées. Elle propose une succession d’espaces généreux, décloisonnés, où alternent des bureaux confinés et des lieux dilatés de rencontre, de diffusion et d’échanges : des lieux « décomplexés », à l’image de la pratique des mathématiques. Les espaces muséographiques du rez-de-chaussée, à forte valeur patrimoniale, sont ouverts au public et laissés « dans leur jus», l’ensemble des boiseries et les parquets rénovés. Dans les niveaux supérieurs, les terrasses nouvellement offertes s’ouvrent sur le quartier. Un jardin est aménagé au cœur du site afin de devenir un véritable lieu de rencontres et de détente.
Ces interventions se veulent justes et mesurées pour servir les objectifs du projet et, grâce aux nouvelles séquences offertes, participer à la valorisation du savoir.

Juillet 2023
Palais Episcopal

Lieu de passage et de rencontres, le Palais a vocation à diffuser, valoriser et promouvoir le patrimoine matériel et immatériel du département et à accueillir en ce sens toutes formes d’activités éducatives et culturelles en résonance avec le territoire.
Il s’agit de proposer un écrin qualitatif et attractif favorisant les échanges et le croisement des publics, d’exprimer et mettre en scène la nécessité du collectif, de l’échange et de la transversalité comme base de l’innovation. Intimement lié à l’histoire de la Ville et à ses habitants, ce site oblige une attention toute particulière pour que l’intégration des nouvelles fonctionnalités ne vienne pas contredire la mémoire du lieu.
La poésie qui émane des bâtiments et de l’enchaînement des séquences cour et jardin est particulièrement sensible dès l’entrée sur le site. La présence majestueuse des deux tours, le déploiement des escaliers monumentaux, l’imbrication des constructions, leur modénature ainsi que les espaces résiduels participent à cette ambiance particulière qu’il y a lieu de préserver et de magnifier. Les grands principes d’enchaînement des espaces sont conservés, aussi bien sur l’extérieur (porche, cour, jardin), qu’à l’intérieur où tous les lieux nobles sont mis en valeur dans le parcours proposé.

Juin 2023
Equipement événementiel, culturel et associatif

Ce projet de pôle événementiel, culturel et associatif est une opportunité exceptionnelle pour un architecte en ce qu’il doit non seulement « fabriquer » des espaces fonctionnels mais également, au sein du quartier en devenir Antonypole, « produire » du lien, créer les conditions de rencontres entre les différents publics, contribuer à engendrer des opportunités ou des invitations, et s’inscrire enfin dans les enjeux sociétaux d’aujourd’hui.
La réponse architecturale propose alors un équipement ouvert, dont les activités internes se laissent découvrir depuis l’extérieur, de même que flexible et modulable, en véritable « outil » d’animation du territoire. Appréhendé principalement depuis le parvis, le bâtiment offre une lecture immédiate des activités qui s’y déroulent. Aussi l’entrée est-elle marquée par une inflexion de la façade, ménageant de ce fait un espace abrité en amont des portes d’accès et accentuant le dialogue avec l’espace public. L’étagement en terrasse de l’équipement accentue ce dispositif en connectant le bâtiment à la forêt urbaine côté sud.
Toutes les entités de l’équipement sont rassemblées autour du grand espace capable qu’est le hall, vaste plateau événementiel pouvant accueillir une jauge de 2 500 personnes debout. Chacun des pôles bénéficie dès lors d’une entrée commune permettant une lisibilité des espaces et une orientation facilitée des usagers dans le bâtiment.

Juin 2023
Musée d’histoire

Le futur Musée d’Histoire est destiné à devenir un lieu majeur de la ville de Vienne, un nouvel épicentre de la culture pour tous. C’est un projet singulier d’abord, par les collections d’archéologie et de beaux-arts qu’il rassemble ; emblématique d’autre part, du fait de la mise en valeur d’un patrimoine classé Monument Historique et du dialogue entre les époques qu’il propose.

Par des allers et retours permanents entre programme et projet, la mise en place progressive des entités s’est faite en essayant de trouver à chaque fois la juste mesure entre besoins exprimés et volumes construits. Ce travail de couture, de juxtaposition ou d’articulation, est perceptible dans la lecture de la composition générale obtenue en proposant ni vis-à-vis brutal, ni délaissé, ni rupture, mais un continuum apaisé malgré les fortes proximités.

La combinaison des approches, à la fois historique, patrimoniale, fonctionnelle et architecturale, conduit à proposer un projet empreint de déférence vis-à-vis de l’édifice. Des parcours fluides et séquencés proposent des vues cadrées, des surprises, des mises à distance respectueuses obtenues par la qualité des rapports plein-vide, qui s’avèrent indispensables à la mise en scène de ce remarquable site. Par ailleurs, l’identification du Musée doit être perceptible dans toutes ses composantes. C’est pourquoi l’ensemble construit doit offrir une lecture unitaire et identitaire. La conception d’une « galerie » vitrée à rez-de-chaussée vient ainsi relier, tel un ruban, les nouvelles constructions dans une relation étroite avec les extérieurs. La matérialité des volumes construits est aussi unifiée, par une pierre calcaire, de ton clair, mise en œuvre en parement vertical et également en toiture pour un traitement qualitatif de cinquième façade. Les percements sont mesurés et intégrés dans ces masses avec parcimonie.

Juin 2023
Equipement multiculturel

Le nouvel équipement multiculturel de Grigny est destiné à devenir un lieu majeur dans la Ville, un nouvel épicentre de la culture pour tous, singulier par les fonctions hybrides qu’il rassemble et emblématique par l’architecture expressive qu’il propose. Devant agir comme un catalyseur de création, le projet doit présenter une grande amabilité et humilité face à la ville ancienne et celle qui se construit, tout en affirmant une nouvelle fonction, une nouvelle architecture.
Le nouveau pôle multifonctionnel joue un rôle activateur, ouvert sur la ville et générateur de lien social. Sa position est stratégique, le rendant visible de part et d’autre de l’autoroute A6, et depuis le quartier de la Grande Borne. Aussi le Projet propose une architecture à différentes échelles de lecture : à l’échelle des piétons de la place de la République sur laquelle il s’ouvre généreusement et à l’échelle du territoire par ses émergences qui feront signe sur le grand paysage.
Par son horizontalité, sa minéralité et son emprise qui, en confortant les alignements, génère l’enclos protégé du jardin, le projet entre en dialogue avec la Ferme Neuve et participe à la fabrication de la Ville en se démarquant des « plots » du nouveau quartier.
Vitrine de l’équipement, le « socle » laisse deviner, au travers de ses généreux ensembles vitrés, les activités intérieures. Ses volumes, la qualité de ses matériaux, signifie le caractère public de l’édifice. Au-dessus de la nappe, apparaissent les émergences, figures abstraites très légèrement inclinées. Elles composent avec le socle pour constituer un édifice emblématique, à la hauteur des ambitions du projet.

Juin 2023
Complexe sportif et parc de stationnement souterrain

Témoin de la volonté de transformation urbaine de ce fragment de Ville, la construction de ce nouvel équipement porte une forte ambition architecturale. L’organisation des espaces doit ainsi offrir un équipement à la mesure des attentes fonctionnelles et répondre aux exigences d’intégration urbaine.
Les contraintes dimensionnelles de la salle multisports, notamment sa hauteur, dictent son emplacement en rez-de-chaussée sur la frange Ouest de la parcelle. La salle se dote d’un éclairage naturel au nord mais aussi à l’ouest sur l’espace végétalisé tenant le bâtiment à distance des logements.
De ce parti découle l’implantation des quatre autres salles de pratiques sportives et la volumétrie générale, avec deux figures simples et compactes liées par une circulation traversante nord-sud. Un volume émerge de cette composition au nord-est et rompt le côté monolithique de l’ensemble.
Les deux volumes émergents sont reliés par un socle minéral pérenne, constitué de briques de terre cuite allongées de couleur sombre. Il ancre le projet au sol et constitue un ensemble homogène et identifiable. Cette entité s’avance au nord de l’opération pour dialoguer avec le parvis et créer l’émergence de l’entrée. Le parc de stationnement, sur lequel repose l’équipement, est intégré au volume de l’édifice et son accès vient se loger sous le volume Est.
Le traitement des façades hautes tranche volontairement avec le soubassement. L’emploi de parement métallique et de vitrage participent à la création de volumes jouant sur la transparence, la légèreté et la réflexion de l’environnement proche. Le rythme vertical des lames métalliques sur le volume de la grande salle s’oppose à l’horizontalité de l’appareillage des briques du socle.

Juin 2023
Musée des Jacobins

Le Musée des Jacobins est un édifice majeur du patrimoine architectural de Morlaix. Sa profonde restructuration va permettre d’en préserver la mémoire, d’en valoriser la dimension culturelle et, par ses nouveaux usages, de lui donner une nouvelle vie : un second souffle pensé comme une invitation à découvrir ce nouveau lieu d’échange et de rencontre, dans un esprit d’ouverture de l’équipement sur la ville.
Prenant en compte la singularité de cet ensemble architectural et sa situation dans la ville, en plein centre historique, ce projet de réhabilitation propose une mutation douce, maîtrisée mais néanmoins visible, contribuant à organiser le site avec cohérence et sensibilité.
Pour répondre à des problématiques d’usages et de sens, la relation à établir entre le futur ensemble culturel et l’espace public est d’abord définie, révélant une nouvelle séquence urbaine.
Ouverte sur la place des Jacobins, l’Église, bien que désaxée, constitue un point de repère et d’appel indéniable : l’entrée du Musée s’y affirme par le signal que constitue sa façade et ses vitraux, dont le traitement devra signifier la mutation de l’édifice. La nouvelle pratique des lieux s’exprimera également par l’ouverture des portes monumentales sur l’intérieur et l’apport d’éléments de signalétique au droit de l’entrée.
Depuis la cour des Jacobins, la galerie proposée en applique sur la façade de l’aile Est permet également d’entrevoir les activités du musée. Cette délicate intervention contemporaine est accompagnée par la mise en oeuvre d’auvents rappelant les galeries supposées du cloître. Ces toitures légères permettent de protéger l’ensemble des accès et de faire converger l’attention vers la façade
latérale de l’Église. Elle devient ainsi, naturellement, un fond scénographique dans la cour ; parti-pris qu’accompagne la mise en lumière.

Mai 2023
Centre d’Interprétation des Gens de Mer NACéO

Construit par les Princes de Talmont au XVème siècle, l’ensemble constitué par le Château Saint-Clair et la Tour d’Arundel a subi au cours des siècles de profondes transformations. Fortement remanié, le site manque d’authenticité architecturale mais reste intimement lié à l’histoire de la Ville et à ses habitants. Le projet de création d’un Centre d’Interprétation des gens de Mer ne doit pas, en ce sens, contredire la ou les mémoires du lieu.
Afin de maitriser les impacts des constructions et répondre aux nouvelles fonctionnalités du programme, les implantations tâchent de préserver la cohérence du site – la rampe historique est par exemple maintenue. Les difficultés de conception se concentrent davantage sur le positionnement des circulations verticales pour en maintenir les impacts, l’insertion du projet dans le quartier, et le dialogue formel à établir avec ce contexte particulièrement sensible.
Sur ce site aux dimensions réduites, le positionnement des ascenseurs permet ainsi la création d’un parcours en boucle pour le musée, sans croisement de flux. Une démarche « en retenue » qui s’est aussi développée dans les recherches de traitement du pavillon d’accueil, bâtiment de faible hauteur qui s’adapte aux contours arrondis de la parcelle, pour résoudre la complexe dualité d’être à la fois discret mais néanmoins repérable dans la ville. Sa toiture décomposée en facettes nacrées se glisse sous la canopée des arbres préservés. La fine horizontalité blanche court le long de la rampe historique pour se prolonger ensuite, par l’esplanade piétonne, vers les jardins situés dans l’emprise des anciennes douves, et finir de mettre en scène le site et ses remparts.
Dans une quête permanente de sens et d’évidences, ces choix ou accents ont été pensés pour que leur conjugaison serve le site et la nouvelle vocation de l’équipement sans contredire son histoire… Autant d’interventions délicates visant à réussir une appropriation nouvelle par les habitants du pays des Olonnes.

Mai 2023
Gare Gonesse

La gare s’implante dans le secteur du Triangle de Gonesse, territoire situé au Nord-Est de l’agglomération parisienne. Ce secteur se positionne à la lisière Est du département du Val-d’Oise (95), sur la commune de Gonesse, limitrophe du département de la Seine-Saint-Denis (93), notamment par les communes d’Aulnay-Sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, Villepinte et Tremblay-en-France.

La place de la gare intègre le dénivellement topographique pour en faire sa spécificité identitaire. Le niveau haut est dédié à la fonction transport, le niveau mezzanine met en scène la mobilité par les perspectives offertes au travers des façades sur les espaces voyageurs jusqu’au volume quais.
L’édifice gare affirme une position singulière que sa centralité paysagère force à assumer. Ainsi l’enveloppe de la gare est autonome dans l’étendue de son parvis topographié. Elle est caractérisée par des principes de transparence et de perméabilité.
Les transitions vers l’espace d’accès aux lignes de contrôle sont traitées de manière fluide. Au premier plan, le rythme régulier de la façade vitrée englobant l’émergence abrite les usagers. Les passagers venant depuis l’espace public sont invités à accéder à la gare et aperçoivent l’espace d’accueil intérieur de la gare.
L’entrée des espaces dédiés à la mobilité, est signifiée par de grandes baies transparentes et perméables.
Le long de cette façade extérieure sont situés les commerces, véritable interface urbaine ville-gare, pour l’animation future et l’attractivité du bâtiment gare.
L’interaction des espaces entre eux est un des principes majeurs de conception de la gare. Ici le dispositif de cour anglaise offre aux usagers des perspectives en contre plongée sur l’espace public.
La lumière pénétrant alors dans la gare, grâce à l’ensemble de dispositifs tels que vides sur quais, doubles hauteurs, façade perméable, cours anglaise, matériaux clairs, devient le fil conducteur et concepteur d’un espace intuitif et agréable. L’usager, au centre des préoccupations, se trouve au sein d’un espace dans lequel il peut en permanence se situer et se repérer.

Février 2023
Musée de la Tapisserie de Bayeux

La Tapisserie de Bayeux est une œuvre exceptionnelle à l’intérêt universel. Le musée qui l’abrite doit être un marqueur urbain qui participe à l’identité de la ville et de ses habitants, un signal architectural fort.   

Prenant en compte la singularité des édifices et leur contexte, le projet urbain, architectural et paysager propose une mutation maîtrisée qui réorganise le site avec cohérence et sensibilité tout en renforçant la place symbolique du musée de Bayeux en cœur de ville.

Le site de cet ancien séminaire témoigne d’une histoire accumulée au fil des siècles dont les aménagements successifs permettent de répondre aux différentes affectations et fonctions du lieu.

Le projet s’inscrit en effet dans cette logique de site évolutif composé d’adjonction et de restructuration de plusieurs édifices, tout en veillant à ne pas dénaturer les dispositions préexistantes et leur composition.

Une extension résolument contemporaine est ainsi conçue pour accueillir les dimensions exceptionnelles de la tapisserie. Le parti pris de traiter dans une unité de lieu l’ensemble des séquences muséographiques pour des raisons évidentes de flux aboutit naturellement à proposer un édifice sur deux niveaux, nécessairement peu ouverts sur l’extérieur du fait des contraintes de conservation. Ce bâtiment, de fait unitaire, monolithique, vient s’inscrire dans le gabarit des constructions avoisinantes, organisant le site autour de grands espaces paysagers tout en assurant le contrôle et la sécurité des volumes du Musée. Libéré des contraintes liées à la scénographie, l’ancien séminaire regroupe alors toutes les fonctions d’accueil et connexes du musée.

Février 2023
Musée de l’Abbaye Sainte Croix (MASC)

Repenser la totalité des espaces de ce musée emblématique de la Ville, en améliorer les fonctionnalités et la présentation des œuvres pour que le MASC devienne un « outil » performant, à destination de tous les publics et en accroche avec son territoire, sont les premiers enjeux du projet. Conforter la présence du Musée dans la Ville et mettre en valeur l’abbaye Saint Croix pour qu’elle participe à l’embellissement de la cité, en constituent les prolongements.
Le premier acte du projet a été de concevoir une structure portique, support d’une grande verrière qui va recouvrir l’atrium de la Croisée. En la positionnant au-dessus des arcades, qui ferment visuellement le site, cette verrière peut alors se prolonger en auvent pour accompagner le parvis d’entrée et constituer un appel fort et une nouvelle ouverture du Musée.
L’espace de la Croisée est alors magnifié par la présence d’un « lustre » suspendu, généré par l’habillage des poutres de la structure. Ces parements métalliques, formant caissons, s’ouvrent vers le ciel tout en protégeant de l’ensoleillement direct le volume de la Croisée. Magique, ce dispositif captera les variations des lumières changeantes le jour, et deviendra, la nuit, un audacieux luminaire par la réflexion indirecte des sources lumineuses Figure emblématique du Musée, elle procure à la Croisée une ambiance conviviale et chaleureuse à cet espace de rencontres, d’échanges et de représentations.

Septembre 2022
Campus des métiers et des qualifications

La Grande Ecurie du château de Versailles est une symbiose entre un monument et une narration, entre une architecture patrimoniale et une scénographie contemporaine, entre le temps long et fixe du bâtiment comme témoin et celui de l’évolution, de la connaissance et de sa médiation.
La programmation éclectique de ce lieu de formation tend également à la création d’un équipement hybride qui puisse conjuguer des dispositifs d’orientation, d’expérimentation et de diffusion. En effet, ce projet est pensé comme un espace de “tous les possibles” où se croisent apprenants, enseignants, entreprises et grand public, prétexte à l’interaction et à la synergie des compétences et des idées.
Aussi, la répartition du programme obéit à des principes et à des objectifs simples, qui consistent à : implanter sur un même niveau les espaces dédiés au public de monstration et de conférence, libre d’accès et de plain-pied depuis l’accueil ; réserver les niveaux supérieurs aux activités d’enseignement, accessibles en priorité aux apprenants et enseignants ; organiser les flux, afin de différencier les flux publics des flux propres au service, par la création d’une double circulation ; destiner les étages inférieurs aux ateliers et salles de cours nécessitant des équipements lourds ou des approvisionnements quotidiens ; et enfin, regrouper les locaux techniques en sous-sol afin de libérer les espaces nobles en superstructure.
Cette approche fonctionnelle est constamment confortée par les potentialités du site dans une volonté de révéler les qualités intrinsèques du bâtiment (les volumes monumentaux et traversants d’origine, une lecture majestueuse des salles en enfilade, la mise en valeur des matériaux d’origine…).
Toutes ces intentions croisées participent activement à la définition des lieux et à la cohérence de la démarche qui, à travers ce projet, veut faire résonner cette dualité entre patrimoine et contemporanéité pour offrir un outil unique, à même de concrétiser les grandes ambitions de ce projet.

Septembre 2022
Conservatoire Jacques Higelin et piscine Alice Milliat

Aujourd’hui la Ville se recompose sur elle-même, plus qu’elle ne s’étend, pour répondre aux objectifs d’économiser ses espaces et de revitaliser ses quartiers. Ces nouvelles réflexions obligent aussi à repenser les usages pour accompagner et favoriser la mixité des populations.
La rénovation de la Piscine Leclerc adossée d’un nouveau Conservatoire est un concept unique et ambitieux dont la singularité a profondément motivé l’accomplissement du projet. Les questions d’accroche au territoire, du mieux vivre ensemble, d’équilibre entre création et patrimoine, d’émancipation par la découverte et l’écoute se sont pleinement affichées ici dans les ambitions politiques de ce beau projet « citoyen ».
Le Conservatoire prend logiquement place sur le côté Ouest du site pour répondre à la fois à la mise à distance souhaitée de la Piscine Leclerc, pour animer la nouvelle rue créée par ses volumes et positionner son accès principal à l’angle sud-ouest de la parcelle. Prolongeant l’équipement, la configuration des espaces extérieurs publics ou « privés » autorisent leur usage et une appropriation aisée.
Le projet Piscine – Conservatoire de Pantin est une opportunité exceptionnelle pour un architecte parce qu’il doit non seulement « fabriquer » des espaces fonctionnels mais, ici plus qu’ailleurs, « produire » du lien, créer les conditions de rencontres entre les différents publics, contribuer à engendrer des opportunités ou des invitations, et s’inscrire dans les enjeux sociétaux d’aujourd’hui.
La préservation de la mémoire du site génère l’« accroche au territoire », les jardins extérieurs et les parties communes le « lien », et la relation intime établie entre les deux entités l’« unicité » de ce nouvel ensemble voué à s’inscrire dans la dynamique de la Ville et s’ouvrir généreusement à ses habitants.

Septembre 2022
Centre éducatif et culturel

Le projet urbain prévoit la création d’un grand mail planté desservant en profondeur de l’îlot différents équipements sportif, culturel et éducatif, ménageant ainsi une transition verte avec les constructions à usage d’habitation avoisinantes.
Il est donc essentiel de répondre aux enjeux d’intégration par une inscription subtile de l’équipement dans le projet de paysage. Le projet présenté propose en ce sens une grande amabilité face au mail et s’appuie sur les éléments de composition du nouveau quartier.
Situé en proue du projet de renouvellement urbain, le bâtiment fait signe sans ostentation depuis la voie d’accès par le positionnent d’un volume en avant-corps, et au-delà, il se prolonge le long du mail sur lequel il s’ouvre généreusement.
Le projet d’architecture doit « signifier » les ambitions du projet qui renvoient à la conception d’un équipement public intégré à son territoire, d’un lieu de vie ouvert à tous contribuant à une nouvelle dynamique impulsée dans la ville. L’organisation des espaces doit alors offrir un équipement à la mesure des attentes fonctionnelles et répondre aux exigences d’intégration urbaine et architecturale, dans une démarche respectueuse.
Il s’agissait de créer un lieu hybride qui rassemble plusieurs entités autour d’un espace « activateur » de lien social et de création, « l’espace fédérateur » ; de prolonger l’espace public vers l’équipement et réciproquement et de signifier le caractère public et intergénérationnel de l’équipement par une architecture singulière et ouverte sur la ville.

Juin 2022
Théâtre ‘Le Majestic – Scène de Montereau’

Compte tenu des contraintes du site, un des enjeux du projet était cette obligation de réussir à produire de l’espace public de qualité, une « nouvelle centralité ».

Se détachant du volume du parking, le projet est posé. La variation de sa façade participe alors à la claire appréhension de l’équipement et à son intégration :
— en parties arrière et latérales, l’épaisseur des espaces techniques de la salle est soulignée en façade par un béton matricé doublé parfois par des lames métalliques, protégeant les locaux du personnel des vues extérieures.
— côté parvis, s’ouvrent largement, en opposition, les espaces des foyers. L’ondulation des vitrages scandés par le rythme des lames verticales signifie clairement la vocation culturelle et musicale du lieu. Le lyrisme mesuré de ses façades est une invitation à découvrir ses spectacles et animations.
— en émergence, le volume de la salle signifie la fonction de l’équipement, la transparence des foyers la rendant perceptible sur toute sa hauteur.

Cette transparence maîtrisée associée à la blancheur des matériaux exprime à la fois la convivialité et le caractère d’édifice public de l’équipement.
Conçu comme un lieu de rencontres et de croisements des genres, l’importance du Théâtre-Auditorium dans la vie locale a induit une architecture emblématique et valorisante pour la Ville.

Décembre 2021
Musée du Grand Siècle

Dans une boucle de la Seine, l’ancienne caserne Sully s’ouvre sur la Vallée de la Culture, vaste projet de parcours culturel porté par le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine. Le Musée du Grand Siècle en est l’un des jalons majeurs par sa localisation, en lisière du domaine national de Saint-Cloud, et par son programme, ambitieux et riche. Du promeneur au visiteur, du chercheur à l’administrateur ou au public évènementiel, le projet offre en effet autant d’expériences différenciées et d’interconnexions, faisant du futur musée un formidable outil d’exposition, de diffusion et d’attraction dédié à l’univers du XVIIe siècle.
Le projet architectural fait de la topographie du site un atout à l’échelle du parc, de la ville, du département et de la région. La parcelle triangulaire sur laquelle se déploie le Musée devient la tête de pont stratégique entre le fleuve et la ville, le cœur battant et le point d’accès privilégié du parc de Saint-Cloud. La terrasse Sully en est l’avant-scène. Ici, aucun bâtiment de hauteur, aucun « geste architectural » ne vient occulter ou obstruer les vues offertes sur le parc et la Seine. Par un travail subtil à l’intérieur des bâtiments existants et dans l’épaisseur du terrain, par la création de terrasses, d’allées, de parterres et de cours, le projet offre de multiples jeux de points de vue en contre-haut et contre-bas, de porosités et de circulations qui s’insèrent avec délicatesse dans le droit fil de la grande scénographie paysagère du parc de Saint-Cloud.
Prolongeant les axes historiques et les logiques topographiques du site, le projet s’insère dans la trame paysagère du domaine, par un plan fonctionnel clair, adapté aux flux des différents publics, qui distingue : le vaste parvis d’accès du musée étendu depuis la place Clémenceau jusqu’aux terrasses Sud ; le bâtiment Charles X, vaisseau amiral du musée, et le bâtiment des officiers, destiné aux chercheurs, comme seules émergences ; l’ancienne place d’armes et son pavillon, espace de vie et de rencontres connecté de plain-pied aux espaces du hall ; les terrasses publiques avec leurs aménagements paysagers s’ouvrant sur le par cet l  Seine ; le socle, qui accueille dans son épaisseur, autour de la cour pavée, l’auditorium et les salles d’exposition temporaire.
Les enjeux d’offre culturelle pour tous les publics, les enjeux d’ouverture et d’accroche au territoire, les enjeux de sens et d’image sont ici étroitement liés… Prenant en compte la mise en valeur patrimoniale du site dans un environnement chargé d’histoire, le Musée du Grand Siècle s’inscrit dans son temps, avec ses dynamiques, ses pratiques et ses activités à caractère commercial pour en conforter l’attractivité.

Décembre 2021
Cité administrative

Décider d’implanter la cité administrative dans l’une des anciennes casernes Berwick est un signal fort pour le développement économique et urbain de Briançon. Il s’agit de conserver les qualités architecturales et emblématiques d’une période de l’histoire de la ville : les trois bâtiments de garnison forment à la fois un patrimoine militaire et une forte composition urbaine. C’est aussi répondre aux usages et au fonctionnement de la ville contemporaine en mutualisant des services, en apportant d’avantage de visibilité et d’accessibilité.
Ce projet de restructuration porte ainsi l’ambition d’allier histoire et modernité. Le parti pris architectural s’inscrit dans cette ligne fine et périlleuse, approchant l’édifice existant avec humilité, s’appuyant sur les éléments de compositions présents et les prolongeant pour affirmer une nouvelle fonction.
A première vue, les éléments principaux du bâtiment d’origine (rythme et composition des façades, gabarit de toiture) sont toujours là. L’organisation des espaces s’accommode de la trame structurelle tout en proposant une fonctionnalité et une flexibilité en adéquation avec les besoins d’un édifice administratif.
Pourtant, cinq niveaux complets et pleinement accessibles viennent ici se superposer dans le gabarit initial. Un rez-de-jardin est créé par la transformation complète des sous-sols existants. Le rabaissement du plancher et les nouvelles ouvertures en façade Sud met à profit le potentiel d’espaces sous-exploités. De même, le plancher des combles est rabaissé pour augmenter les hauteurs utiles en sous-pente et optimiser les surfaces de cet étage. Au rez-de-jardin comme dans l’étage des combles, de nouvelles ouvertures créées s’inscrivent dans le rythme des fenêtres existantes.
Deux éléments expriment le signe d’une intervention majeure et emblématique : l’entrée principale et la salle du conseil, apportant une lisibilité de la fonction de cité administrative depuis la place. Dans l’axe historique du bâtiment, la suppression d’une partie de la façade ouvre le hall d’accueil sur toute sa largeur et permet de prolonger le parvis jusqu’à l’intérieur. Enfin, au-dessus de l’entrée public, découpée dans une toiture zinc, la terrasse de la salle du conseil surplombe l’ensemble, embrassant le panorama et l’histoire de la ville. Au cœur du dispositif, au cœur de Briançon, ce lieu démocratique rassemble et rapproche d’un seul regard, la ville haute et la ville basse, l’ancien et le nouveau.

Décembre 2021
Musée Despiau-Wlérick

Le projet d’agrandissement et de modernisation du musée Despiau-Wlérick s’inscrit dans la volonté de la commune de Mont-de-Marsan de renforcer l’attractivité du musée et d’améliorer sa fonctionnalité, tout en l’intégrant dans une réflexion urbaine plus large. Sa position dans le tissu urbain, le patrimoine bâti qui compose le site et sa qualité paysagère lui confère une place structurante à l’échelle de la ville, au-delà de son rôle de pôle culturel et de la richesse du fonds présenté.

L’intervention propose d’abord de reconnecter le site à l’Est, vers le square des Anciens Combattants. Elle libère l’axe Est-Ouest constitué par les rues des Remparts et Gaston Phoebus. La passerelle s’installe le long de cette percée, connectant le site du musée au quartier à l’Est du centre historique.

Le projet renforce ensuite le lien en direction du parc Jean Rameau. L’accès au jardin Saint-Vincent depuis le Nord se fait dans l’axe de la rue des Musées, par le parvis articulant les bâtiments historiques (le donjon et la chapelle) et la nouvelle construction. Celle-ci matérialise cet espace public et annonce l’équipement depuis la rue, tout en libérant des vues diagonales vers les terrasses. La connexion avec le Nord du site se fait aussi via la rue Jeanne d’Albert qui se prolonge à l’intérieur du volume construit.

A la manière des bâtiments patrimoniaux existants, la nouvelle construction s’installe comme un pavillon dans le jardin du musée. La matérialité travaillée du béton installe un dialogue avec la minéralité de la pierre coquillère et fait écho au travail de sculpture exposé dans le musée. La projection de certaines façades vers l’extérieur et les grandes ouvertures pratiquées lui confèrent une écriture plus contemporaine et signalent l’équipement culturel depuis l’espace public.

Décembre 2021
Hôtel-de-Ville d’Annecy

Bâtiment de 1855 de style néoclassique, stable et rassurant dans son architecture, l’hôtel de ville constitue un repère dans la ville d’Annecy. Ses qualités architecturales évidentes constituées d’une trame structurelle répétitive et de grandes hauteurs sous plafond confèrent à l’ensemble des proportions harmonieuses. Néanmoins, au cours des interventions successives, le bâtiment est malmené, rendant sa compréhension peu lisible, au détriment de la qualité des espaces intérieurs. Notre démarche de projet s’inscrit dans cette valorisation des éléments d’origines, adaptés aux usages contemporains.
La façade Est, tournée vers le jardin de l’Europe est ouverte dans sa partie centrale par la mise en place de larges menuiseries dans les arches centrales, offrant ainsi une grande porosité visuelle du rez-de-chaussée. Cette ouverture annonce l’atrium au centre de la composition, invitant les passants à rentrer, et ouvre amplement le café et l’espace d’exposition sur cette nouvelle place.
Le réaménagement des abords de l’Hôtel de Ville s’appuie sur le concept d’une scène ouverte aux multiples usages urbains. Ce vide, cette respiration dans la Ville, n’est pas seulement un lieu idéal pour déambuler librement, admirer la façade de l’Hôtel de Ville, lire un livre ou boire un verre. C’est aussi un grand plateau capable d’accueillir des évènements, des performances, des sculptures, des expositions ; un espace libre au pied de très grands arbres, au calme bien que situé au cœur de la ville.

Septembre 2021
Lycée international de Palaiseau

Le projet du lycée se développe sur les contours du site et constitue un îlot compact aux angles puissamment construits, confortant ainsi la fonction d’articulation entre le boulevard Monge, le mail piéton et l’esplanade du Green.
La composition volumétrique, qui propose une partition franche entre une assise minérale et des volumes en suspension, permet d’écrire avec cohérence les grandes composantes du lycée.
Le volume monolithique du socle, matérialisé par le parement brique, est séquencé dans une partition en damier de pleins et de vides, où alternent l’horizontalité des baies d’enseignement, le rythme vertical des meneaux des fonctions connexes (CDI, amphi, restauration) et la présence des porches d’accès. Ainsi, opacité, porosité et transparence sont ménagées pour offrir une grande lisibilité de l’équipement depuis l’espace public tout en garantissant l’ergonomie des espaces intérieurs.
Les pavillons des logements, montés en décollement, s’inscrivent dans le gabarit en « escalier » du mail. La brillance du parement métallique, sur lequel se reflètent les couleurs du ciel, conforte leur légèreté en opposition à la massivité du socle.
Le bâtiment d’angle, qui abrite la salle de sport et les espaces des professeurs, se détache par sa modénature constituée de lames métalliques verticales pour agir comme une « proue » et faire signe dans la perspective du mail central.
Ainsi le lycée, par ses transparences mais aussi par la rigueur de sa composition affiche à la fois sa fonction d’équipement et sa convivialité, qualité propice à la quête du savoir.

Mai 2021
Bâtiment Grand Hall de l’Ecole Normale Supérieure de Paris

Héritière de deux siècles d’histoire, l’ENS est l’une des institutions universitaires de recherche les plus prestigieuses de France. Pour adapter son patrimoine immobilier aux évolutions de l’activité scientifique comme à celles du positionnement institutionnel et organisationnel de l’établissement, l’ENS lance un programme de restructuration du site Lhomond, dont la deuxième phase concerne le bâtiment Grand Hall.
Un des enjeux dominants consiste ici à concilier les besoins programmatiques avec la protection patrimoniale du bâti, témoin de l’architecture des années 1930. Afin de signifier la présence du Grand Hall au sein de l’ENS, de le donner à voir depuis le campus Lhomond-Ulm et de générer l’attractivité que son programme implique, il est envisagé une surélévation du bâtiment existant. Cette greffe architecturale contemporaine s’inscrit à la fois dans la composition des façades existantes et dans l’esprit d’élancement du volume originel. En réactualisant les modénatures par la réinterprétation des pleins et des vides ou des retraits de façade, cette greffe permet de valoriser le socle existant, tout en lui conférant de nouvelles proportions.
Autre donnée importante : le bâtiment Grand Hall intègre des laboratoires de recherche irrigués par un liquéfacteur d’hélium dont il ne faut pas interrompre le cycle. Cet aspect technique impose un phasage de l’opération et est intégré dans la relation du Grand Hall au bâtiment Lhomond. La liaison est en effet assurée sur l’ensemble des niveaux techniquement, mais aussi en termes de flux.
Enfin, pour désenclaver le Grand Hall et l’intégrer à la composition d’ensemble du campus, il est aussi proposé de créer une liaison directe avec le jardin en cœur d’îlot. De cette façon, il se trouve d’une part relié au hall commun des départements de chimie et physique mais aussi plus largement au reste de l’ENS.

Février 2021
Collège public

Au sein du quartier des Ribandeaux, le nouveau Collège est voué à constituer un repère. Il jouit d’un environnement privilégié et d’un accès aisé sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire pour créer un équipement majeur et accueillant.
Le projet s’appuie sur les éléments structurants du site : le plateau des équipements – futur pôle éducatif dans la composition du quartier – et le chemin agricole historique, reliant les marais. Le futur collège affirme ces deux directions en offrant un nouveau front bâti sur le plateau et accompagne la déclivité naturelle du site vers l’Est. Le bâtiment s’ouvre ainsi largement vers le paysage au Sud et offre une cour protégée et ensoleillée.
La topographie naturelle du site permet d’intégrer les éléments fonctionnels du programme tout en conservant des vues dégagées sur le grand paysage. Des grands emmarchements et gradins épousent la pente, et relient ce niveau bas permettant d’accéder à la demi-pension et aux plateaux sportifs. Ils constituent autant d’espaces informels permettant aux élèves de se rassembler et d’échanger.
Faisant écho au patrimoine Vendéen et aux édifices caractéristiques des marais salants tels que les « salorges », la trame régulière de sa structure porteuse en bois encadrant de grandes baies vitrées sur un rythme vertical, offre une image sobre et élégante au nouvel édifice.
Le bois se retrouve aussi dans les volumes intérieurs où la structure des planchers est révélée. Les solives en bois lamellé-collé rythment la composition et apportent une ambiance chaleureuse dans les espaces d’enseignements.
Le choix du bois en structure et en façade réduit considérablement l’empreinte carbone du projet et s’inscrit dans une démarche de haute qualité environnementale.

Janvier 2021
Cité de la gastronomie de Paris-Rungis

Dans le cadre d’une consultation d’opérateurs intégrant constructeurs, promoteurs et concepteurs, l’atelier Novembre participe à la création de ce projet de construction et d’exploitation d’un équipement culturel dédié à la gastronomie associé à la réalisation d’un programme immobilier connexe.
La Cité de la Gastronomie est pensée comme un lieu de rencontres et d’échanges pour habitants et touristes en quête d’expériences sensorielles, pédagogiques ou artistiques. L’ambition de ce nouvel équipement situé à proximité du Marché international de Rungis est par ailleurs de valoriser « une alimentation durable et une gastronomie responsable autour de la pratique sociale et festive du repas ». La Cité est donc à la fois un ensemble culturel, créatif, convivial, et « un pôle de ressources pour le monde de l’éducation, de la recherche et le milieu professionnel ».
Elément majeur du site, la Cité de la Gastronomie prend place au centre de la composition avec évidence mais sans ostentation, pour se mettre au service des objectifs pédagogiques et sociétaux du projet. Privilégiant un développement horizontal pour les espaces ouverts au public en contact avec la rue couverte, elle s’affiche depuis le parvis de la Gare de la future Ligne 14 par ses volumes supérieurs, qui feront signe dans le grand paysage.
L’organisation claire des différentes fonctions de la Cité de la Gastronomie vient répondre aux exigences de fonctionnalité, de hiérarchie des espaces dans leur ouverture au public et de séparation des flux, ceci pour en faciliter la gestion. La répartition des composantes du programme se lit avec une certaine évidence : les Halles, largement ouvertes au public, sont situées au rez-de-chaussée ; la grande « Table » au niveau 1, niveau intermédiaire également accessible au public ; réservés aux usagers du site, le pôle de formation, l’administration, la pépinière et les studios de production, sont installés dans les niveaux supérieurs ; le dernier niveau enfin, abrite le restaurant – belvédère.
Provoquer la rencontre, le croisement des genres, donner au lieu une dimension poétique conviviale et créatrice, y inclure des espaces à caractère commercial ou privé…Telles sont les aspirations du projet. Pour conforter la légitimité de la démarche, notre projet a tenté de trouver l’équilibre le plus juste entre l’organisation des données programmatiques mêlant fabrication et diffusion, l’anticipation sur les usages pour répondre à la flexibilité ou l’évolutivité d’un programme hybride voire infini, et sa présence dans la ville, qui doit faire sens.

Décembre 2020
UFR des Sciences du Langage, de l’Homme et de la Société

Suite à une analyse sensible des caractéristiques architecturales de l’édifice et de sa position sur le site de l’Arsenal et dans la ville, le projet s’applique à réinventer le bâtiment N, en respectant la mémoire du lieu, et en l’adaptant à son nouvel usage de réunion de certains départements de l’UFR des Sciences du Langage, de l’Homme et de la Société.
Afin d’ouvrir le bâtiment N sur l’esplanade de l’Arsenal et de l’intégrer au nouvel axe urbain de la Cité des savoirs et de l’innovation – projet de Ville associant programmes publics et privés porteurs de lien social et d’animation pour le quartier – un niveau de liaison est proposé entre le futur UFR SLHS et le bâtiment A à l’ouest, tout en s’ouvrant largement sur le bâtiment O à l’est. De cette façon le bâtiment N se trouve, d’une part, relié à la cour d’honneur de l’Arsenal et au reste du quartier, et donne d’autre part un accès direct au fond de parcelle pour terminer la composition d’ensemble. Cette synergie générée par la transversalité fait du nouvel équipement un élément signifiant de la mutation, avec la création d’un lieu ouvert, que l’on traverse, intégré à l’axe de composition urbain global.
Afin de révéler la présence de l’UFR SLHS, de donner à voir le bâtiment N au-delà du pavillon central de la cour d’honneur et d’offrir aux étudiants un panorama sur la ville, une surélévation des façades au droit des niveaux mansardés de la toiture existante est également projetée. Cette greffe architecturale contemporaine, en conservant le volume des combles et la charpente, s’inscrit dans la trame de l’existant.
La pertinence des réponses quant à la distribution des grandes entités fonctionnelles et flux qu’elle génère, revêt une importance primordiale pour la création d’une université moderne. Aussi, les espaces sont envisagés comme un cadre d’accueil et de travail de qualité, fonctionnel et modulable, mais par ailleurs pensés pour les usagers comme des lieux de rencontres, de convivialité et de diverses manifestations.
Inscrite dans une démarche globale écologique et durable, cette restructuration constitue enfin un projet pilote pour le Rectorat par la mise en place de stratégies de réemploi des matériaux existants, d’économie circulaire et de réinsertion sociale.

Janvier 2020
Learning Centre de l’Université Clermont Auvergne

La réalisation du Learning Centre à Clermont-Ferrand s’inscrit dans la perspective de développement et de dynamisation de son territoire. Le projet a pour but d’offrir un lieu d’accueil aux différentes synergies dépassant le cadre universitaire en s’ouvrant tant aux milieux professionnels qu’aux citoyens. Il s’agit donc de créer les conditions de diffusion des connaissances, des savoirs et de l’information auprès de la société dans son ensemble.
Il est attendu que le statut de l’équipement soit clairement exprimé et signifié à travers une image contemporaine et dynamique, tout en s’insérant harmonieusement dans son contexte. Cette volonté affichée du programme de donner à voir l’activité du Learning Centre depuis l’espace urbain a conduit naturellement à aménager les zones de consultation dans le bâtiment Kessler au niveau de la rue, en rez-de-chaussée et au premier étage.
Le projet se développe logiquement en implantant les magasins en-dessous des zones de consultation et en concevant l’extension nécessaire au fonctionnement de l’équipement en continuité des plateaux de consultation. Le dernier niveau est par ailleurs réservé aux services internes.
Le fait de décaler l’extension en reprenant l’axe oblique donné par le bâtiment de la présidence permet de créer un vide entre les deux bâtiments. Cette mise à distance relie visuellement l’ensemble des entités et des activités proposées. L’aménagement de cet atrium constitue aussi une respiration baignée de lumière naturelle qui génère un lieu de travail informel dans lequel peuvent prendre place différents modes de rencontres et d’échanges. Cet entre-deux ainsi créé, le projet offre un grand espace central mutualisé innervant l’ensemble des locaux, qui devient ainsi un point de passage obligé, aussi bien vers les zones de consultation, que vers l’espace de restauration en lien direct avec le jardin.

Décembre 2019
Pôle culturel


Dans le cadre de son projet de réaménagement urbain autour de la place de la Liberté, la Ville de la Garenne-Colombes souhaite compléter
son offre culturelle par la création d’un pôle culturel regroupant plusieurs structures capables de créer une synergie : cinémas, théâtre,
conservatoire. L’offre culturelle diversifiée, la multiplicité des usages et les fréquentations croisées vont générer une nouvelle dynamique et
faire de cet équipement un nouveau lieu vivant destiné à la culture.
Futur lieu de rencontres et de croisements, l’importance du futur Pôle culturel dans la vie locale induit une conception architecturale capable
d’imprimer une nouvelle image emblématique, qualitative et valorisante pour la ville de la Garenne-Colombes. S’appuyant sur le programme
d’origine, le projet propose une architecture sobre, contemporaine et accueillante, symbolisant l’ouverture à tous les publics et capable de
recueillir l’adhésion de tous les habitants.

Juin 2019
Chambre des Notaires de Paris

La transformation de l’Hôtel du Châtelet, lieu symbolique et historique de la profession, doit permettre une plus grande ouverture vers le public tout en maintenant les fonctions traditionnelles propres aux notaires. Profitant de la position privilégiée de l’édifice sur la place du Châtelet, la Chambre notariale entend faire passer une image plus en phase avec les réalités de la profession et instaurer une nouvelle relation avec le public.
Conscient à la fois de la dimension séculaire de la profession notariale et de son évolution numérique, l’atelier Novembre choisit de préserver l’aspect cossu du bâtiment existant tout en y apportant le contraste architectural contemporain à l’endroit des remaniements d’espace les plus importants.
Si le bloc avant et les façades constituent cette vitrine patrimoniale évidente, la restructuration lourde proposée sur la bande arrière du bâtiment offre une extraordinaire occasion de dialoguer avec l’existant. Un entre-deux se dessine qui, à travers la mise en place des éléments du programme, retranscrit dans sa conception architecturale le renouveau des traditions en jouant sur la transparence et la mise en œuvre de matériaux contemporains.
Par ailleurs, le projet propose de conserver les piles en pierre-de-taille et d’agrandir les ouvertures dans le but d’améliorer la porosité des espaces du rez-de-chaussée et leur ouverture sur la rue ; les soubassements en pierre seront ainsi abaissés au maximum, tout en conservant les appuis bas intégrant les soupiraux, et les arcs de plein cintre réouverts en façade sud.